Les francophones d’Amérique inspirent le rêve américain de liberté

Notre monde d’aujourd’hui carbure au rêve américain de liberté.  Les États-Unis sont le phare de ce rêve de liberté qui vit le jour à l’époque des Lumières. Une époque marquée par le développement de la pensée scientifique, de la démocratie, du concept voulant que tous naissent égaux et que tous puissent être maîtres de leur destin.  Ce fut un temps d’opposition au dictat d’une élite monarchique supportée par la religion.   

Lors de sa Révolution, la France s’est débarrassée de l’autorité de l’Église catholique qui formait un bloc homogène. Les États-Unis fondés par des groupes religieux puritains n’ont pas rejeté les dogmes chrétiens protestants. Ils ont continué de croire à la volonté divine dans les affaires terrestres. Pour eux, les épidémies affectant les Amérindiens relevaient de la volonté de Dieu. Ainsi, ils développent le mythe d’une Destinée Manifeste justifiant l’imposition de leur modèle social à l’ensemble de la planète.

La Révolution française a libéré les peuples et la Révolution américaine a libéré le capital.  Les deux révolutions ont conduit à la formation du modèle d’États-nations.  Aujourd’hui, le partage inégal de la richesse est davantage contesté en France qu’aux États-Unis où les inégalités sociales sont justifiées par la volonté divine chère à cette nation.

Actuellement notre monde est dominé par cette idéologie anglo-américaine qui, pour maintenir le pouvoir de l’élite financière, justifie la poursuite d’investissements dans l’énergie fossile par des raisons d’ordre moral plus que scientifique. Les récents événements qui secouent notre monde illustrent le clivage entre les modèles de liberté francophone et anglophone dans le monde.  Les États-Unis se sont retirés des Accords de Paris sur le climat.  La liberté d’expression est attaquée au nom de la morale, en France par la décapitation d’un professeur à cause d’une caricature et à l’Université d’Ottawa, par la vindicte populaire dont une enseignante a fait l’objet pour avoir prononcé le mot nègre dans un cadre pédagogique. La science est de plus en plus évacuée au nom de la morale.  En comparant les manifestations suivant la mort de Georges Floyd sous le genou d’un policier et la décapitation du professeur Samuel Paty par un intégriste islamique : de grandes manifestations ont eu lieu pour dénoncer l’injustice, mais très peu pour dénoncer l’attaque à la liberté d’expression à la source de la justice sociale.  La faible dénonciation de l’attaque envers cet élément fondamental pour contrer l’injustice promet la perpétuation de ce problème social facteur de polémique.

La liberté d’expression est une philosophie de vie apportant la sagesse et le savoir, tandis que l’idéologie religieuse impose la morale.  Dans les sociétés archaïques, la morale religieuse permet la perpétuation d’un modèle de terreur voilant les vrais enjeux sociaux comme les inégalités sociales, le racisme, les abus sexuels ou les changements climatiques. Cela explique la férocité avec laquelle les Anglo-américains attaquent le modèle québécois représentant l’alternative laïque francophone au rêve américain de liberté.  

Notons que l’époque des Lumières est une conséquence de la découverte de l’Amérique.  Le concept du Bon Sauvage maître de son destin du philosophe Jean-Jacques Rousseau a pour origine les contacts établis avec les autochtones par les explorateurs français.  En fait, le professeur de Rousseau était le père Charlevoix qui avait parcouru la Nouvelle-France avec les coureurs des bois.  Ce dernier a transmis à Rousseau les rêves des colons de Nouvelle-France, que la mère patrie nomme déjà Canadiens, parce que devenus trop ensauvagés; les Bons Sauvages étaient leurs amis. Le Québec porte toujours le rêve américain de liberté.  Sa souveraineté représentera pour les Québécois l’achèvement de la Révolution tranquille, mais pour le monde entier, elle représentera une mise à jour des révolutions de l’époque des Lumières par la création d’une république laïque francophone en Amérique. 

Le Québec exprime un modèle alternatif au capitalisme des États-Unis justifiant les inégalités sociales par la religion. L’ouverture de caisses populaires Desjardins en Nouvelle-Angleterre au début du XXe siècle a servi de modèle pour l’épargne des gens.  Aujourd’hui, ce modèle est utilisé par 48 % des travailleurs aux États-Unis. Les Montréalais sont fiers d’avoir accueilli Jackie Robinson, le premier joueur de baseball noir.  Mais tous les Québécois seraient encore plus fiers en sachant que celui qui brisa le tabou en l’intégrant se nomme Léo Durocher, un francophone de la Nouvelle-Angleterre.  Tout comme, Jack Kerouac, avec son œuvre, Sur la Route, fut l’un des grands ambassadeurs du savoir-vivre francophone d’Amérique. 

En Amérique la philosophie autochtone pleine de sagesse a été évacuée suite à sa confrontation à l’idéologie européenne pleine de croyance. Le Québec, fortement imprégné par la philosophie autochtone, a les atouts pour la promotion d’un monde nouveau plus bienveillant. Par le rayonnement de sa présence dans la francophonie, le Québec peut apporter un vent de renouveau au rêve américain de liberté dont la planète a grand besoin. 

Bastien Guérard, 2020

Un Québec pur sirop, c’est quoi?

Notre planète carbure au rêve américain de liberté, de grandeur et d’abondance, mais sans aucun respect pour son environnement. La mondialisation profite qu’à quelques-uns, au détriment de nos conditions de vie et celle des générations futures. 

L’esprit de liberté démocratique en Amérique s’inspire des Amérindiens dont les colons français se sont imprégnés plus que tous les autres colonisateurs européens. Le sirop d’érable symbolise cette transmission de leur savoir-faire, de leur savoir-être et de leur savoir-vivre.  L’expression d’un Québec pur sirop vise à mieux refléter le rêve de liberté américain porté par le Québec, seule entité de culture francophone en Amérique du Nord de dimension nationale. Dans ce blogue, l’expression d’un Québec pur sirop devient prétexte à aborder l’histoire, l’économie et l’environnement qui constituent notre univers. 

 Le Québec porte un autre rêve américain de liberté. Celui-là est plus respectueux, plus égalitaire, plus fraternel, plus pacifique.  Seul un Québec souverain, modèle d’une liberté plus démocratique et d’une économie plus en harmonie avec l’environnement, pourra nous faire sortir rapidement du cauchemar planétaire qu’est devenu le rêve américain de liberté made in USA.

Honorons Mandela de manière constructive

Très belle initiative ! Il serait bon de rappeler le rôle joué par un homme blanc francophone bedonnant dans la cinquantaine, soit le maire Jean Doré, qui initia le boycottage par Montréal des entreprises faisant affaire avec l’Afrique du Sud. L’effet boule de neige de cette démarche auprès du gouvernement du Québec, puis celui du Canada qui entraine le Commonwealth dans ce boycottage conduit à la fin de l’apartheid‬. À l’époque la gauche de Montréal avait des actions constructives. Il serait important de rappeler que c’est pour cela que Mandela est venu à Montréal quelques mois après sa libération !

https://www.lapresse.ca/arts/arts-visuels/2020-08-04/une-oeuvre-murale-a-l-effigie-de-mandela-a-montreal.php?fbclid=IwAR054G3oDrSI8_KaFPAFPAGngazpt_nhGahFG4A_krdRxAK0dZ0MGu4XYLc