Toujours en train de chercher le pourquoi du comment, mon esprit s’interroge sur le monde composant mon environnement. D’un naturel curieux, je me passionne pour la science, l’histoire, la géographie avec une touche de philosophie. Plusieurs amis m’ont souvent dit que je devrais écrire, car j’ai souvent un point de vue intéressant apportant une note particulière sur un sujet de discussion. À vous de constater.
Voyageur et curieux, l’exploration de notre planète me fascine depuis toujours autant par sa nature variée que par ses cultures humaines impressionnantes adaptées à l’environnement qui les berce. Comme beaucoup de Nord-Américains, je suis allé en avion explorer l’Europe de l’Ouest sur le pouce, en train ou en voiture à plusieurs reprises. Un réflexe normal pour connaître mes racines ethnoculturelles. En 1987, j’ai eu l’occasion de participer à un cours sur le système soviétique en URSS organisé par l’Université de Montréal. Une expérience unique à une époque où le monde vivait dans la bipolarité de la Guerre froide. La Glasnost de Gorbatchev permettait d’aller voir l’autre bord du mur ! Arrivé avec de la musique alternative de l’époque, comme du Dead Kennedys, je suis étonné de leur connaissance de la musique rock, même des groupes marginaux. Puis, en entendant parler de groupe rock russe, chinois et irakien, je m’interroge sur l’ouverture de mon monde de liberté.
Le goût d’aller au-delà de nos zones de confort du monde occidentalisé m’a saisi. En 1989, j’ai décidé de faire le contraire de ce beaucoup de gens en Amérique font, je me suis rendu par la route en Amérique du Sud à partir de Montréal. Une expérience m’ayant fait passer à travers la zone de guerre des « Contras » en Amérique centrale, découvrir au fond de la jungle amazonienne des résidus de production pétrolière sur l’eau ou, aller au sommet du Machu Picchu. En haut du pic rocheux surplombant le site du Machu Picchu la sensation est fantastique, surtout lorsqu’un Hollandais et un Australien t’annoncent que les Canadiens mènent 2-1 dans les séries la coupe Stantley contre Philadelphie.
Par après au Japon, j’ai travaillé comme guide pour les touristes étrangers dans « Le village japonais d’antan » d’Amasagimura dans le village Iwaki. Pendant 4 mois, j’ai vécu chez une famille japonaise dans ce très petit village de 8 000 habitants ! Une expérience me permettant de comprendre le succès international des écrits de Michel Tremblay sur la vie des gens du Plateau Mont-Royal. Au Japon, en découvrant ces mêmes traits de caractère humains qui forgent nos sociétés, j’ai réalisé qu’un autre monde capitaliste performant est possible. À travers d’autres voyages à Hong Kong, au Sénégal ou au Maroc, je suis allé voir des pays du Nord comme du Sud, de l’Est comme de l’Ouest, aux traditions profondes ou à la modernité exacerbée. Ce fut un plaisir d’aller à la rencontre de l’éventail des cultures de notre planète pour découvrir des habitants poursuivant tous la recherche du bonheur, d’un avenir meilleur, portés par les mêmes sentiments de joie, de peur, d’ambition ou de doute. Nous venons tous du même berceau africain, mais nos milieux et nos histoires ont forgé une multitude de peuples.
Après être allé à la rencontre des gens de notre monde, j’ai eu la chance d’accueillir l’élite de notre monde au Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). Pendant plus de 8 ans, j’ai accueilli diverses personnalités tant internationales que locales pour les entendre sur les diverses dimensions du monde qu’ils représentaient : la perspective du discours du directeur général d’Amnistie internationale n’est pas le même que celui du directeur général de l’OCDE (Organisation de coopération et développement économique).
Une fois lors d’un voyage aux États-Unis, dans le centre touristique de Louisville au Kentucky, j’ai demandé ce qu’était la grosse fleur de lys sur le mur. L’agent de tourisme me répond que c’est le symbole de la ville. J’insiste pour savoir d’où provient ce symbole très spécial. Il me répond qu’il vient de la ville, car c’est le symbole de la ville ! Un pays toujours surprenant pour sa capacité à s’auto glorifier en oubliant rapidement que six États américains ont déjà fait partie de la « Province of Quebec ». Une expérience illustrant comment le monde ignore la source profonde du rêve américain de liberté. Et comment il fut détourné par les intérêts financiers d’un système s’inspirant de la monarchie parlementaire britannique. Bien que je sois critique du système financier international, je suis pour la libre entreprise qui représente le meilleur moyen de satisfaire les goûts de tous. Mon voyage au pays des soviets fut révélateur à cet effet.
J’ai eu des idées folles de créer des entreprises, comme : à mon retour du Japon en 1991, je voulais partir un fast food de sushi. À l’époque, en parlant de faire manger du poisson cru aux gens, j’ai passé pour un extraterrestre ! Plus récemment, j’ai lancé un service-conseil sur l’empreinte de l’eau pour mettre en valeur de façon responsable les immenses ressources d’eau douce du Québec dans un contexte de changement climatique affectant le cycle de l’eau sur terre. Je suis resté sur l’impression que pour les plus écologistes, mettre en valeur l’eau est un crime contre l’humanité, et pour le monde du commerce, de façon responsable, n’est pas très courant dans les stratégies d’affaires des entreprises. Pourtant avec 3 % de l’eau douce disponible dans le monde, le Québec détient une ressource naturelle stratégique, spécialement dans ce contexte de changement climatique. Actuellement, tout va bien, madame la marquise, la bière coule à flots ! Un litre de bière demande 300 litres d’eau pour sa production, car, entre autres, il faut faire pousser le houblon. Voilà pourquoi des indicateurs environnementaux comme l’empreinte de l’eau permettent de mieux évaluer l’impact environnemental des activités humaines et par extension celui de notre consommation. Dans le contexte des changements climatiques affectant le régime des eaux, de plus en plus de pays considèrent l’empreinte de l’eau dans les échanges commerciaux par souci d’économie d’eau localement. Le monde change, car le système financier n’a pas su répondre aux intérêts des communautés humaines, mais plutôt à ses propres intérêts de croissance en maintenant son influence mercantile sur la société.
En écrivant ce blogue, j’ai décidé d’assumer mon sens de la prospective. Comme dit le philosophe, tu as bien beau avoir une excellente idée, si la société n’est pas perte à l’accepter, elle n’est pas bonne. Parfois, une idée nécessite plus d’explication pour briser des dogmes profonds. En revenant sur comment notre société s’est forgée, je présente ma perspective du monde à travers ma vision de mes racines. À mes yeux, cette histoire du Québec pur sirop reflète plus notre monde que celle d’un Québec pure laine fabulée. En replongeant dans les racines de mon identité, je souhaite, à l’image de l’eau d’érable jaillissant au printemps, offrir des possibilités de transformation pour le monde de demain en fonction de nos connaissances actualisées.
En espérant que ce blogue sur l’idée que je me fais de la place du Québec dans le monde saura vous inspirer un plus grand goût du Québec.
Bonne lecture
Bastien Guérard, B.Sc.Pol., M.Sc.Env
© Bastien Guérard, 2020